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pintura de René Gruau
Clique aqui para ouvir: http://riscos.no.sapo.pt/Leo%20Ferre%20-
I
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde,
C'est là son charme et son secret.
Cette voix, qui perle et qui filtre,
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!
II
De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.
Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.
poema de Charles Baudelaire, música de Léo Ferré
E se a tarde assim fica
nevoenta parada
e de mim ausente não encontro
urdidas teiazinhas
que me seguram aos dias,
pode acontecer
que sarça escura ou fogo me cerquem
o olhar. Porque é tarde.
E ondula descompassado o ar que expiro
e são ocos todos os sons.
Então ela vem, asas, a gata
de borboleta no fundo
da pupila de ouro, vem
cravando no silêncio opaco os passos
e entra
no círculo da minha aflição.
Nenhum abrigo. Mas o toque
na palma da mão perdida -
E o vento sopra para longe as nuvens
e da noite ladram ao longe os cães.
Soledade Santos
Partes, o céu demora-se
a entardecer e a lassidão flutua
como as volutas do incenso a arder.
Saio à varanda, regresso
aos gestos que me fixam
e a gata no telhado
seguindo-me com o olhar.
Estamos bem assim, eu sozinha
no azul da quase noite, ela em cima
no fulgor do dia que se esvai.
Soledade Santos